Fermes et Jardins

Comment lutter contre la cochenille ?

La cochenille est un insecte hémiptère parasite voisin du puceron. Elle se plaît dans les régions chaudes et humides, comme sur l’île de la Réunion. On la retrouve aussi bien dans les jardins en extérieur. En effet,  elle aime la végétation dense, qu’en intérieur où elle colonise les plantes. 2 grands types de cochenilles existent : les cochenilles dites farineuses qui ont l’aspect d’une boule de coton et de poudre blanche, et les cochenilles à boucliers, sortes de petites pustules marrons protégées par une carapace hémisphérique.

Sur l’île, il existe une multitude de variétés qui s’attaquent à la flore locale. Les cochenilles piquent la plante pour se nourrir de sa sève et sécrètent le miellat, un liquide qui empêche la photosynthèse. Nous vous livrons quelques astuces et conseils pour traiter le problème, avant qu’il ne soit trop tard.

Repérer en amont le problème de la cochenille

Si vos arbres sont infectés par des cochenilles, il convient de s’attaquer au problème le plus tôt possible. Repérez les premiers signes qui prouvent leur présence. Par exemple, si une colonie de fourmis se déplace le long des feuilles d’un arbre, regardez alors sous les feuilles.  En effet, le miellat produit par les cochenilles attire les fourmis.

Si des moisissures noires, un peu comme de la suie, apparaissent sur le feuillage des plantes et des arbres, il pourrait s’agir de la fumagine. C’est un champignon qui se nourrit du miellat. Inspectez alors le végétal (feuilles, tiges et tronc). D’autres signes trahissent la présence du parasite : les feuilles sont tachées, décolorées ou tordues, les rameaux dépérissent, le tronc de l’arbre se dessèche.

Si vous avez un beau jardin créole, rappelez-vous que les cochenilles attaquent la plupart des espèces d’arbres fruitiers tropicaux de la Réunion : manguier, papayer, grenadier, avocatier… Mais aussi les plantes (cocotier, bananier) et parmi les plus beaux arbustes, comme le bougainvilliers ou le frangipanier. Apprenez à repérer la cochenille farineuse qui se signale par la présence d’amas blancs farineux ou cotonneux sur la plante.

cochenillepulvériser cochenille

Traiter le problème naturellement

Lorsque la plante n’est pas encore infestée de cochenilles, un traitement naturel du problème est conseillé. Pourquoi ? Vous risqueriez de détruire les prédateurs naturels de la cochenille dont le plus connu est la coccinelle.

Le traitement naturel le plus couramment cité pour être efficace utilise le savon noir liquide qui englue l’insecte et l’étouffe. Différentes formules à base de savon noir existent. Par exemple, mélangez une cuillère à café de savon noir, une cuillère à café d’alcool à brûler, et une cuillère à café d’huile d’olive ou d’huile végétale que vous diluerez dans un litre d’eau. Pulvérisez ensuite sur les parties colonisées par l’insecte 1 fois par jour pendant 3-4 jours.

Vous pouvez aussi utiliser un coton tige imbibé d’alcool à brûler pour tamponner les cochenilles. L’alcool écœure l’insecte qui va se déplacer et devenir une cible plus évidente pour le traitement. Un conseil cependant : intervenir lorsque la température est inférieure à 30°C. Un autre traitement naturel se fait à base d’huile de colza, une alternative aux insecticides chimiques qui asphyxie aussi le parasite. Renseignez-vous, d’autres formules existent à base de liquide vaisselle et de bicarbonate de soude.

Voici une autre solution de traitement naturel dans le cas d’une plante d’intérieur attaquée par les cochenilles. Enfermez votre pot dans un plastique, arrosez avec l’équivalent d’un jet de douche les feuilles. Répétez l’opération après quelques jours jusqu’à disparition complète de l’insecte.

Autres traitements

De nombreux produits sont présentés en magasin pour détruire la cochenille. Vous aurez ainsi accès à des solutions naturelles 100% bio. Pour les arbres fruitiers, il est notamment possible d’utiliser l’huile blanche, un produit raffiné dérivé du pétrole qui est autorisé en agriculture biologique.

Vous aurez recours au traitement chimique en dernier ressort. Demandez préalablement conseil dans votre magasin spécialisé, car certains composés ne sont plus autorisés. Sachez qu’un traitement chimique peut s’avérer inefficace. Et, malheureusement, les cochenilles peuvent compromettre une récolte fruitière, voire condamner un arbre, si elles ne sont pas traitées à temps.

Dans le cas où il serait trop tard, commencez par élaguer les parties de la plante ou de l’arbre qui sont atteintes et brûlez-les. Un conseil cependant : ne jamais réutiliser comme compost les végétaux coupés et infestés : vous contamineriez d’autres parcelles de votre jardin. Dans le pire des cas, il peut arriver de devoir couper et brûler le plant malade pour limiter la contagion. Dites-vous bien que les cochenilles se reproduisent très vite et que les larves se laissent emporter par le vent et colonisent de nouveaux arbres et de nouvelles plantes. La meilleure attitude consiste donc à porter une attention toute particulière à la prévention.

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